Les pratiques illégales dans la police, les aveux d,un chef de la police
On peut constater les dégâts liés à la fameuse culture du résultat au sein de la police. La doyenne des juges du tribunal de grande instance de Paris a pris connaissance d,une transcription d,une conversation entre un brigadier-chef et un commandant de police du commissariat de Coulommiers en Seine-et-Marne.
Cette conversation a été enregistrée, dans le cadre d,une procédure engagé par un autre policier pour "Pour harcèlement et discrimination" ce policier s,était fait remarquer pour son combat mené contre le "fichier STIC", ce qu,il lui a valu quelque ennnuis de la part de sa hiérarchie.
L,auteur de cet enregistrement explique avoir capté cet conversation pour que celle-ci puisse " servir de preuve dans le cadre d,une procédure pour harcèlement moral, que j,engage à l,encontre du commandant M et du Ministère de l,Intérieur".
Le ton donné à cette conversation est plutôt direct et sans détour , apparemment le brigadier-chef n,a pas l,intention de tourner autour du pot, et voilà ce que cela donne, c,est le brigadier-chef qui entame cette conversation " Je vous le redis, comme je l,ai dit au capitaine, pour moi la politique du chiffre de merde, c,est de la merde" son supérieur lui réplique" Je ne peut pas accepter ça monsieur". Le brigadier insiste sur la politique du chiffre imposé par le pouvoir, " Comme je vous l,ai déjà dit, j,en ai marre de ces affaires de merde ou il n,y a pas de motif de contrôle et, ou moi, après je suis obligé de raconter des conneries au magistrat quand je l,ai au téléphone. Ca me gave, voilà, point".
La conversation se déroule autour des IRAS, en clair se sont les "infractions revélées par l,action des services". Ce système a pour but de faire gonfler les statistiques, les IRAS sont qualifiés de "délit sans victime".
Les IRAS sont utilisés pour pratiquer des interpellations sur des petites affaires, en faisant valoir des prétextes futiles, c,est un dispositif qui a été inventé par Sarkozy, lorsqu,il était ministre de l,intérieur, ceci dans le but de faire du chiffre et pour faire croire qu,il prenait les problèmes d,insécurité à bras le corps, en attendant c,est le traitement des grosses affaires qui en pâti, car celles-ci nécessitent des moyens beaucoup plus importants, et aussi beaucoup plus de temps pour les résoudre, mais par contre elles ne font pas gonfler les statistiques, car celle-ci sont uniquement un outils de communication pour le gouvernement.
Face à l,exaspération du brigadier-chef son commandant lui rétorque ceci "Les IRAS, je ne l,es est pas inventé. Ce n,est pas moi qui en est créé le concept, c,est le ministre de l,intérieur, et c,est toujours une préoccupation majeure, même en 2011 les consignes sont toujours les mêmes, les IRAS sont une priorité, il faut en faire , voilà c,est tout. Il y a 2 solutions: ou ont accepte et puis on rentre dans le moule, ou ne l,accepte pas, et on en tire les conséquences"
Le brigadier lui répond: "Je vous promet que cette logique des IRAS, elle pousse les gens à bout". Son supérieur abonde dans son sens: " Il y a une logique dans les IRAS, ça pousse les effectifs de police à faire n,importe quoi , j,en suis le premier conscient. Je ne suis pas fier quand je vois qu,on ramène au commissariat des gens avec un cutter et quand on gratte un peu bah, en fait c,est un ouvrier qui rentre de son chantier et qu,il a gardé son cutter dans dans la poche de son bleu, je ne suis pas fier de ça ".
Et il poursuit: "Je ne suis pas fier non plus, quand on va ramasser des sans-papiers à la pelle à la gare, certes se sont des gens en situation irrégulière. Mais ce n,est pas eux qui emmerdent le monde, ce n,est pas eux qui causent des troubles à l,ordre public, se sont des gens qui vont sur un chantier, ou qui reviennent d,un chantier, ils bossent, ils bossent pour faire vivre leur famille, et nous on va les faire chier, on les emmène ici, on les fout en garde à vue et, avec un peu de malchance pour eux,on les emmène au " centre de rétention administrative", et ils sont expulsés, j,en suis pas fier. Et pendant qu,on fait ça, effectivement pendant qu,on arrête les sans-papiers et les port d,armes à 10 balles, on ne fait pas autre chose, on n,occupe pas la voie publique pour lutter contre les cambriolages, et dieu sait, si ça augmenté en 2011, les vols de véhicules et les dégradations en tout genre" Dans cette conversation, on perçoit le profond malaise que traverse la police sous l,ère Sarkozy, lui qui se voulait être le super-champion pour la lutte contre l,insécurité.